Publiée par les des Presses Universitaires du Mirail à Toulouse, la revue Horizons Maghrébins est consacrée aux littératures et aux sociétés du Maghreb. Des auteurs étrangers collaborent et contribuent aux résonnances de la mémoire de l’héritage commun en Méditerranée. La revue est aussi un espace de présentation des œuvres d’artistes contemporains, maghrébins ou issus d’autres cultures qui ont séjourné au Maghreb et dont le travail a été marqué par les lumières et les couleurs de l’Orient.
Numéro publié avec le concours
de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées,
du Conseil Général de la Haute-Garonne,
de la Ville de Toulouse,
et du Conseil Régional Midi-Pyrénées.
Le numéro 65 de la revue Horizons maghrébins est dirigé par Éric Geoffroy, Université de Strasbourg et est publié en partenariat avec le Groupe d’études orientales, slaves et néo-helléniques et l’Université de Strasbourg. Direction de la publication, illustrations et dossier artistique coordonnés par Habib Samrakandi, psycho-sociologue, chef du projet "Cultures du monde", CIAM/UTM.
Légende de la gravure en couverture : Anne Mandorla : “Omphale” ;
gravure sur cuivre ; format de la plaque 18 x 18 cm, 2008.
Gravure réalisée en résidence d’artiste
à l’Institut français Nord-Maroc de Tanger-Tétouan.
"La revue Horizons Maghrébins reçoit comme invitée Anne Mandorla, artiste peintre et graveur. En évoquant l’oeuvre présentée en première de couverture, Anne Mandorla ouvre ce cahier-couleur
pour le bonheur du lecteur :
« J’ai fait cette gravure à partir d’un séjour dans un grenier à céréales dans l’Atlas au Maroc : la lumière passe par une ouverture dans le toit et éclaire dans une forme trapézoïdale une meule en pierre, tandis que le reste du grenier est dans la pénombre.
Le noir fait-il peur ?
La lumière de la spiritualité surgit du noir, grâce au noir. »
Huit peintures ont été choisies pour ce numéro par Anne Mandorla en complicité avec Brigitte Chapou. Après plusieurs visites à l’atelier, les peintures de l’artiste ont inspiré à Brigitte Chapou un poème :
Peau de lumière.
Cette poésie a été souhaitée légère comme un bruissement de feuille, pour correspondre à l’éphémère et l’évanescent
présents dans l’oeuvre d’Anne Mandorla.
Poème et peintures évoquent la fragilité d’être au monde, cette traversée de la lumière pour capter quelques lueurs de spiritualité."
Habib Samrakandi
Merci à Marlène Albert Llorca et Claire-Cécile Mitatre, ethnologues, pour avoir orienté la rédaction de la revue vers l’oeuvre d’Anne Mandorla, invitée du dossier artistique de ce volume.
CAHIER COULEUR :
10 pages consacrées aux peintures et gravures d’Anne Mandorla.
Peau de lumière
Matière ivre de lumière
qui boit le contour des formes
Matière souple
qui se déplie dans un souffle
inscrit dans le papier de riz
qui vibre quand on le saisit
Quand on saisit cette peau fine
du bout des doigts
la terre crépite
l’arbre bruisse
le sable glisse
le mur se défait
en une transparence
éclatante
Papier léger
agile
comme la vie
au bout des doigts
Regard
qui tranche dans la lumière
et retient ses espaces impalpables
où le mur est sable
le sable est arbre
et l’arbre
trace d’un geste
trace d’un vent
ou d’un tremblement
passage
dans l’ombre
de l’être
à la peau fine
de papier de riz
Brigitte Chapou